Otto à Paris 5 : notre avis sur cette adresse qui divise

Votre rosé n

Un rendez-vous attendu, mais une expérience en demi-teinte

Quand un chef Meilleur Ouvrier de France s’associe à une nouvelle adresse parisienne, l’enthousiasme est de mise. C’est donc avec beaucoup d’attentes que je me suis dirigé vers ce nouvel établissement niché dans le 5e arrondissement de Paris. Pourtant, derrière les promesses d’une cuisine inventive et d’une ambiance conviviale, certaines fausses notes n’ont pas manqué de refroidir l’expérience.

Un cadre peu accueillant

L’adresse se veut branchée avec ses assiettes à partager et son ambiance décontractée. Mais dès l’entrée, la disposition de la salle interpelle. Les places en majorité situées au comptoir devraient offrir une vue plongeante sur la cuisine, mais un muret coupe entièrement la perspective, transformant l’expérience en dîner face à un mur gris. Quant aux rares tables situées au fond, elles baignent dans une lumière insuffisante, rendant leur emplacement peu attrayant. Pour couronner le tout, l’étroitesse de l’espace crée une promiscuité désagréable, exacerbée par les allées et venues constantes.

Une carte prometteuse, mais des saveurs déséquilibrées

Sur le papier, les plats intriguent et donnent envie : des abats rares, du poisson travaillé, des influences variées. Mais à la dégustation, le résultat est inégal.

  • Les beignets de blettes croustillent mais manquent cruellement de sel, accompagnés d’une sauce sans éclat.
  • La broche de cochon, bien généreuse, séduit par sa cuisson mais déçoit avec une harissa trop timide et sans relief.
  • Les rognons de coq, curiosité culinaire, s’avèrent fades et mal assaisonnés, malgré une pâte à beignet réussie.
  • Le maquereau, bien cuit mais trop juste en quantité, laisse un goût de frustration.

Heureusement, certains plats sauvent la soirée, comme les couteaux au beurre d’ail, impeccablement préparés et regorgeant de saveurs iodées. Mais ces rares réussites ne suffisent pas à compenser les manques évidents d’équilibre dans plusieurs assiettes.

Un service efficace, une addition salée

Si le service est rapide et aimable, le rythme effréné des assiettes dessert l’expérience, surtout pour les convives solitaires. Les portions modestes incitent à commander davantage, et l’addition grimpe vite. Avec 119 euros pour un repas qui n’a pas comblé toutes ses promesses, le rapport qualité-prix laisse à désirer, surtout comparé à d’autres adresses étoilées proposant des expériences bien plus abouties.

Un potentiel à exploiter

Malgré ces réserves, la carte des vins bien pensée et l’audace de certains plats montrent que le lieu ne manque pas d’atouts. Mais pour devenir une adresse incontournable, des ajustements sont nécessaires : repenser l’agencement de la salle, affiner les assaisonnements et ajuster les portions pour éviter cette impression de déséquilibre. En l’état, cette nouvelle table peine à convaincre. Espérons que le temps permettra d’ajuster le tir pour transformer cette déception en réussite.