Une spécialité charcutière dans un village de forgerons
Le rendez-vous est pris à Saint-Martin-la-Plaine, un petit village de la Loire connu pour ses forgerons. Bien évidemment, on ne parle pas ici de simples forgerons, mais de véritables maitres d’art dans la préparation d’une spécialité charcutière peu commune : le saucisson à la mourine. Cette spécialité n’a rien d’ordinaire puisqu’il ne s’agit pas d’un simple saucisson, mais d’un saucisson à la lyonnaise. Pourquoi un lien avec Lyon? Simplement parce que c’est à une trentaine de kilomètres d’ici qu’est située la capitale de la Gaule ! Mais attention, ne vous méprenez pas le saucisson à la mourine n’est pas un plat qu’on prépare n’importe comment, il requiert des talents et une forge, sinon vous risquez de manger du charbon et pas de la charcuterie. Nos as du saucisson, armés de cinq pièces de viande du boucher, de quatre choux et deux litres de vin, s’apprêtent à cuisiner.
De la forge à l’assiette : des étapes aussi insolites qu’inattendues
Tout ceci est soigneusement conditionné dans un grand sac, bien noué pour que “rien ne puisse s’échapper du paquet”, sous le regard amusé des spectatrices qui semblent ravies de laisser la cuisine aux hommes pour une fois. Une fois le paquet confectionné, il est trempé dans de l’eau avant d’être jeté dans le feu, couvert alors de poudre de suie. “La mourine, ces résidus du charbon, nous servira à éteindre le feu et à laisser la cuisson du saucisson se poursuivre à l’étouffée”, confie Didier Juste, vice-président de l’association “La forge”. Après trois heures de cuisson, la coutume est de trancher la viande encore dans son paquet, sur l’enclume, comme un clin d’œil aux vieilles traditions des forges. Un rituel efficace qui transforme un morceau de viande en une véritable spécialité. Un hommage savoureux à la tradition qui, à n’en pas douter, ravira les palais les plus fins.