Le Buerehiesel : une histoire de famille et de tradition
Il s’impose à Strasbourg comme une institution, le Buerehiesel – un mot alsacien signifiant “maison du paysan”. Et ce n’est pas pour rien. La belle histoire de cette ancienne ferme se poursuit depuis 1970 sous l’impulsion de la famille Westermann. Eric Westermann, digne fils d’Antoine Westermann, chef étoilé, nous raconte comment cette maison unique en son genre a été déplacée de Molsheim, la ville natale de Bugatti, au parc de l’Orangerie en 1895, soit du temps où l’Alsace était sous autorité allemande. Comment ça pour une tranche d’histoire?
Eric Westermann : un parcours riche et diversifié
Eric, porte-drapeau de la génération suivante, a choisi un parcours plutôt atypique comparé à la voie directe de l’apprentissage. Après un bac général, il s’oriente vers un BTS en lycée hôtelier et multiplie les expériences auprès de grands noms de la cuisine tels que Jean-Marie Gautier à l’Hôtel du Palais à Biarritz, Christian Constant au Crillon à Paris, Olivier Rollinger à Cancale, Jacques Thorel à La Roche-Bernard et Jacques Lameloise en Bourgogne. Etonnant parcours sans station-service ni fast-food en vue…
Moderniser sans dénaturer : un défi maîtrisé
Quand vient le moment de prendre les rênes du Buerehiesel, Eric décide de rafraîchir son image tout en conservant son âme. Pendant six ans, il travaille aux côtés de ses parents à décrypter les secrets de cette institution. Conscient du défi que représente le maintien d’un restaurant 3 étoiles en province, il opte pour une modernisation audacieuse : “J’ai souhaité proposer une carte moins guindée, moins axée sur les produits de luxe, mais toujours de qualité”, explique-t-il. Pari audacieux ou suite logique pour le prince de la désobéissance culinaire ?
La touche Westermann : un lien avec le passé
Et parce que le respect des traditions et de la famille est fondamental pour Eric, il a su préserver quelques plats emblématiques concoctés par son père : les cuisses de grenouilles, la poulette en baeckeofe et la brioche à la bière. Trois mets qui continuent de séduire les convives et qui servent de fil conducteur au Buerehiesel depuis cinquante ans. Qui a dit que la nouveauté et la tradition ne pouvaient pas faire bon ménage ?
L’importance des festivités en Alsace
Pas question de rater les fêtes en Alsace ! Si ces événements sont des piliers de la culture locale tant sur le plan culinaire que festif, ils le sont aussi pour Eric. Si bien qu’il n’hésite pas à fermer les portes du Buerehiesel pour en faire profiter tout son personnel. Mardi prochain, le 9 janvier, les portes rouvriront. Quoi de mieux, pour soigner les lendemains de fête, qu’un bon repas dans une institution culinaire ?