
La cueillette des sous-bois : une aventure à risque ?
Quand vient la chaleur cuivrée de l’automne, les sous-bois se couvrent de petits points blancs, bruns ou jaunes. Des merveilles que seul un œil expérimenté peut distinguer. Prudence toutefois ! Car malgré leur apparence charmante, tous les champignons ne demandent pas à finir dignement dans nos plats. Par ailleurs, même les applications mobiles dédiées à la reconnaissance des champignons peuvent se tromper et confondre un bolet comestible avec une amanite mortelle. Quelles solutions pour augmenter la fiabilité de ces applications?
Certaines espèces sont hors du champ
Vincent Laborde, éminent chercheur en pharmacie et grand amateur de champignons, émet des réserves sur la réelle fiabilité de ces applications mobiles. “Le hic ici, c’est que les applications se basent principalement sur des photographies, et qui plus est parfois de mauvaise qualité”, nous avoue-t-il un brin chagriné par ce gâchis technologique. Pour ajouter de l’eau à son moulin, il nous rappelle que la flore fongique française compte pas moins de 30 000 espèces différentes et que seulement quelques centaines figurent dans le répertoire de ces applications. Du coup, c’est quitte ou double pour la reconnaissance correcte d’un champignon. Comme si on jouait à la roulette russe avec un rouleau de pâte feuilletée.
Pour les gourmets audacieux qui souhaitent déguster quelque espèce méconnue, le conseil des développeurs est sans équivoque : trouve-toi un mycologue, fais-toi des amis parmi les biologistes. Les professionnels du secteur, eux, sont formels : rien ne vaut une bonne vieille formation avec un spécialiste pour apprendre à différencier une girolle d’une fausse girolle.