Depuis plusieurs semaines, une question taraude Élodie Fazembat, viticultrice au Château Haut-Pradot
(Gironde), et son mari : auront-ils assez de bouteilles pour leur récolte de 2023 ? L’an dernier déjà, ils
n’avaient pu se fournir à temps. La
crise du verre était venue chambouler leurs certitudes, et ils avaient dû s’adapter. “On a dû repousser une mise [en bouteilles], notamment pour le blanc
et le rosé, qui nous a porté préjudice pour la commercialisation“, explique-t-elle.
Le retour de la consigne
Cette année, elle a pu anticiper. Mais la crise continue, et elle a dû faire des choix et changer de
modèle. Ses nouvelles bouteilles ne règlent pas tous les problèmes. Les cuves de la récolte 2022 doivent
être vidées à temps pour s’occuper du millésime 2023. Dans un hangar, la consigne a été remise au goût du
jour par Romain Lirot, responsable développement du collectif “Reverredire”. Producteurs, distributeurs et
consommateurs déposent leurs bouteilles vides dans des points de collecte, puis l’équipe les lave, stocke
et redistribue. Depuis la crise du verre, les demandes ont explosé : le collectif gère 80 000 bouteilles
sur l’année 2023, contre 5 000 en 2020.
La consigne, une solution économique et écologique
Face à la crise du verre qui sévit depuis quelque temps et menace l’approvisionnement des viticulteurs,
la consigne fait son grand retour. Cette méthode ancestrale permet de réutiliser les bouteilles vides
après leur lavage, réduisant ainsi le besoin de production de nouvelles bouteilles en verre.
La consigne présente de nombreux avantages. Tout d’abord, elle permet aux viticulteurs de faire des
économies substantielles en ne rachetant pas constamment de nouvelles bouteilles. En effet, les bouteilles
récupérées dans les points de collecte sont lavées et remises en circulation, évitant ainsi des dépenses
inutiles.
En outre, la consigne contribue à la préservation de l’environnement. En réutilisant les bouteilles
vides, on réduit considérablement la quantité de déchets qui finissent dans les décharges ou dans les
océans. De plus, la production de bouteilles en verre nécessite des ressources naturelles importantes et
génère des émissions de gaz à effet de serre. En optant pour la consigne, on limite donc notre empreinte
carbone.
Un engouement croissant pour la consigne
Depuis la crise du verre, de plus en plus de viticulteurs se tournent vers la consigne comme solution
alternative. Le collectif “Reverredire” en est un exemple flagrant. En collaboration avec les producteurs,
distributeurs et consommateurs, ce collectif gère désormais un grand nombre de bouteilles vides.
Grâce à un réseau de points de collecte spécialement aménagés, les bouteilles vides sont récupérées,
puis acheminées vers les locaux du collectif où elles sont soigneusement lavées, stockées et
redistribuées. Ce processus permet de garantir un approvisionnement régulier en bouteilles pour les
viticulteurs.
En somme, la consigne est une solution efficace pour faire face à la pénurie de bouteilles en verre. En
adoptant cette pratique, les viticulteurs peuvent assurer la continuité de leur activité tout en
préservant l’environnement. Alors n’hésitez plus, soutenez la consigne et contribuez à un avenir plus
durable pour le secteur viticole.