
L’omniprésence du pain dans la cuisine indienne
Sans être gêné par la moindre disproportion, le pain pourrait être qualifié de roi dans la gastronomie indienne. Apparemment, cet ingrédient de premier plan cumule les apparitions sur les tables indiennes les plus prestigieuses. Il trône avec majesté et polyvalence dans tous types de cuisines, de la plus humble à la plus distinguée. Se gausser de sa popularité ? Ce serait comme questionner la pertinence du beurre dans une tartine ou de l’eau dans la soupe !
Il faut noter que chaque Indien gobe en moyenne 30 kilos de pain par an. Oui, vous avez bien lu, 30 kilos ! Cela donnerait presque le tournis à notre fameuse baguette française. Le compagnon comestible, qu’il soit grillé à la poêle comme les chapatis, gonflé et doré à la perfection comme les bhatura, ou copieusement garni comme les naans, est une évidence dans tous les repas.
La multitude des variétés de naans
Difficile d’imaginer la résistance olympique d’un restaurant ouvert à New Delhi depuis 1942, qui a créé pas moins de trente recettes originales de naans. Des naans de toutes les couleurs, formes et saveurs, qui rendraient presque jaloux les étoiles Michelin. Parmi eux, les naans aux pommes de terre, aux pois chiches, aux épices, aux oignons, aux choux-fleurs, à l’ail et aux champignons ; une liste qui me rappelle un inventaire à la Prévert du pain indien, riche et varié !
Il est toutefois surprenant de constater que le célèbre cheese naan est introuvable dans ce lieu gastronomique renommé. Cette déclinaison du pain indien, si prisée dans nos contrées, est pourtant la coqueluche des tables françaises. Mais, ne soyez pas déçu! Dans cette antichambre de la boulangerie indienne, il est heureusement possible de se régaler de naans garnis, façonnés à la main avec amour, à la manière d’un pizzaiolo de renom. Un passage rapide de trois minutes sur les parois d’un four en terre cuite, et voilà le travail accompli.
Ainsi, le naan peut aimablement accompagner un plat, mais il n’est pas rare qu’il se dresse sur la table comme un plat à part entière, invitant les convives à déguster sa savoureuse générosité. Et si le pain était finalement le message essentiel de la gastronomie universelle ? À méditer.