Des histoires savoureuses derrière les spécialités culinaires
Le duc Stanislas de Lorraine, malgré son manque de dents, n’était pas prêt à renoncer à sa passion pour la dégustation de gâteaux délicieux. Trouvant le kouglof régional quelque peu ardu pour sa dentition délicate, il soumit l’idée à son pâtissier de l’hydrater généreusement avec du sirop, du tokay et du rhum. Ni une, ni deux, le gâteau prit le nom d’Ali Baba, la lecture préférée de notre duc. Il devint finalement le baba que nous connaissons tous. Un cake rebaptisé pour la dent sucrée d’une personnalité pour le moins originale, n’est-ce pas amusant?
L’origine épique des bouchées de Marie Leszczynska
Mais parlons maintenant de la reine Marie Leszczynska, fille du tant aimé Stanislas. Avec un infidèle Louis XV pour époux, la reine courroucée décida de créer les célèbres bouchées à la reine. Contenant des ingrédients prétendument aphrodisiaques, tels que le ris de veau, les truffes, la cervelle, les quenelles et même de la noix de muscade, cet essai culinaire visait à capturer l’attention volage de son royal époux. Malheureusement pour notre reine, le dessous des assiettes ne garantit pas toujours une amélioration des relations maritales. On dit que le royal couple fut toujours sur la corde raide…
L’opérette inspirante et les goûts salés de la gastronomie
Avançons un peu dans le temps et explorons l’histoire de la poire belle Hélène, une création délicieusement sucrée du grand cuisinier Auguste Escoffier. Inspirée de l’opérette d’Offenbach du même nom, et de sa cantatrice sublime Hortense Schneider, cette délicieuse douceur fruitée et chocolatée est un véritable hommage à la beauté féminine et à la culture artistique.
De son côté, l’humble brandade est originaire de Nîmes, lieu de convergence de pêcheurs de l’Atlantique venant chercher du sel pour conserver leurs poissons. Avec le temps, ces habitants de la région ont commencé à apprécier ce poisson des eaux froides, qu’ils ont commencé à préparer avec de l’huile d’olive. La coutume du troc a donc conduit à une recette emblématique!
La naissance des cannelés, fruit de l’entraide
Pour finir, la genèse des cannelés vient de nos très chères sœurs de Bordeaux. Ces dernières se sont ingéniées à récupérer les jaunes d’œufs délaissés par les chais à vin (les blancs servant à coller le vin), et à les accommoder avec du sucre de canne, du rhum et de la vanille, disponibles en abondance grâce aux échanges avec les Antilles. Quant à l’appellation « cannelé », elle tire simplement son origine des moules qui ont des cannelures. Parfois, la simplicité a du bon !
Derrière chaque plat, derrière chaque recette, il y a une riche histoire, un savoureux mélange d’innovation, de passion et, parfois même, de rivalités piquantes. Il est fascinant de voir comment les caprices, les crises conjugales et même les trouvailles accidentelles ont façonné notre palais gastronomique au fil des siècles!