Dominique Crenn dévoile son talent étoilé à Paris avec Golden Poppy

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Des recettes anti-gaspillage avec le chef N-Zem
À partir de produits qui, pour la plupart, partent à la poubelle, Nabil Zemmouri, cuisinier, crée des recettes originales et économiques, tout en évitant le gaspillage.

Une cheffe étoilée débarque à Paris : une attente à la hauteur ?

Dominique Crenn, figure emblématique de la gastronomie française à l’étranger, fait son grand retour en France avec l’ouverture de son restaurant Golden Poppy, niché dans l’hôtel La Fantaisie à Paris. Réputée pour ses trois étoiles Michelin obtenues en Californie, la cheffe attire tous les regards. Mais cette incursion parisienne soulève autant de curiosité que de réserves.

Un lieu à la décoration controversée

Dès l’entrée, le décor de Golden Poppy interpelle. Avec son ambiance surchargée aux accents nostalgiques des années 90, le lieu divise. Certains y voient une touche américaine assumée, d’autres y perçoivent un kitsch mal maîtrisé. La bande-son funky r’n’b qui accompagne le dîner accentue encore ce sentiment d’un établissement qui cherche à paraître “in” sans vraiment convaincre.

Des choix culinaires audacieux mais inégaux

La carte, résolument tournée vers les légumes et les produits de la mer, intrigue par ses propositions originales – tacos d’ormeaux, pommes de terre au plancton ou encore dorade entière. Exit la viande, place à une cuisine californienne teintée d’influences sud-américaines et asiatiques. Cependant, derrière ces intitulés prometteurs, les assiettes souffrent parfois de déséquilibres. Si le tartare de thon maturé séduit par sa précision et ses saveurs éclatantes, d’autres plats, comme les fameux tacos d’ormeaux, peinent à tenir leurs promesses, nécessitant même des ajustements en cours de service.

Un service à parfaire

Malgré une équipe en salle nombreuse et attentive, quelques maladresses entachent l’expérience. La gestion des demandes spécifiques, notamment pour un client malvoyant, montre les limites d’un personnel pourtant bien intentionné. Quant à l’accompagnement œnologique, il s’avère parfois hésitant, avec des prix qui grimpent jusqu’à des sommets difficilement justifiables.

Des tarifs qui font grincer des dents

Si la qualité des produits est indéniable, les prix pratiqués laissent perplexe. Une dorade à 110 euros ou un plat d’ormeaux à 48 euros mettent à rude épreuve le portefeuille des convives. Même si certains plats sont réussis, comme le sundae en dessert ou le thon en entrée, une addition à 128 euros par personne (sans extras extravagants) pousse à se demander si l’expérience vaut réellement le coût.

Bilan : une table qui cherche encore ses marques

Golden Poppy est un restaurant qui, malgré des atouts indéniables – un service attentionné, des produits de qualité et quelques propositions culinaires intéressantes – a encore un long chemin à parcourir pour prétendre à une étoile dans l’Hexagone. La cuisine, bien que correcte, manque parfois de l’éclat attendu d’une cheffe de ce calibre, et les tarifs astronomiques risquent d’en rebuter plus d’un.

Les points forts

  • Un tartare de thon mémorable
  • Un service aimable et réactif
  • Une carte intrigante et visuellement soignée

Les points faibles

  • Des prix souvent excessifs
  • Des plats parfois en deçà des attentes
  • Une ambiance sonore et visuelle qui peut déplaire

Conclusion

Dominique Crenn devra affiner son galop d’essai parisien pour convaincre les palais exigeants de la capitale. Si quelques créations valent le détour, l’expérience globale manque encore de cohérence et d’harmonie pour véritablement s’imposer dans la scène gastronomique française. Une adresse à suivre, mais qui doit encore trouver son identité.